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21 janvier 2009

Une histoire de migrations pacifiques multiséculaires

1182743581_Le_President_Leon_Mba_et_le_Ministre_BongoLes traces d’occupation préhistorique autour de Libreville sont indubitables, même si l’absence d’ossements, qui ne se conservent pas en terrain humide, ne permet pas de définir avec certitude leur origine. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit là des plus anciens habitants connus du Gabon, bien avant les Pygmées dont l’arrivée ne remonte qu’à 5 000 ans avant JC.

Arrivant dans la région de l’Estuaire au XIe siècle, les M’Pongwés de la branche Myéné s’y installèrent lentement jusqu’au XVIIIe siècle. Ce n’est qu’au XVIe siècle que d’autres groupes descendent plus au sud pour se fixer dans le delta de l’Ogooué.

C’est à partir du XVIème siècle que des groupes ethniques très variés commencèrent à arriver au Gabon, d’abord par la vallée de l’Ivindo (Bakélés, Simba, Mitsogho, Okandé, Bakota, Bélinga), puis par le sud (Eshiras, Bapunu, Balumbu puis M’Bédé, Bandjabi, Batsangui, Aduma, etc.).

Au XIXe siècle, les Fang envahissent le nord-est du Gabon, provoquant un glissement vers le sud des autochtones qui se tassent un peu plus dans les régions déjà peuplées. Les Fang s’installèrent nombreux et organisés dans le Woleu N’Tem, l’Estuaire et la Guinée Équatoriale.

Les Portugais découvrent l’embouchure du Como en 1472 et le nomment Gabao, exprimant ainsi l’aspect inaccessible de ses côtes, encapuchonnées d’un épais manteau de forêt, d’apparence hostile et impraticable.

La côte se baptise alors des noms de Lopez ou Fernan Vaz.

Au début du XVIe siècle, les jésuites, suivant les marins, s’intéressent aux populations locales... pour les faire travailler dans leurs plantations d’orangers, de cocotiers, de bananiers ou de manioc. Ils « recrutent » rapidement quelque 30 000 esclaves.

Vers 1600, les Hollandais occupent les îles Elobey dans l’Estuaire et se font massacrer par les M’Pongwés qui voient d’un mauvais oeil l’édification de murailles percées de canons dirigés vers leurs villages.

Ces mêmes M’Pongwés cèderont toutefois aux charmes du commerce avec les Français et les Anglais, sans doute plus diplomates.

La traite, qui bat alors son plein, à deux graves incidences directes sur les populations côtières: une véritable hémorragie démographique et la mauvaise habitude de vivre du troc de bétail humain contre tout ce qui était nécessaire à leur vie quotidienne, que ce soient les objets manufacturés ou la nourriture. Ce n’est qu’en 1793 que viendra de France, avec la révolution, une timide prise de conscience des ravages et de l’inhumanité de l’esclavage. Mais il faudra attendre 1848 pour que son interdiction prenne vaguement effet et 1900 pour que la traite soit effectivement interdite.

La répression de la traite fournira le prétexte à la marine française de signer les premiers traités avec les rois de l’Estuaire à partir de 1837. Les missionnaires suivant de près les commerçants commencent à se disputer ces âmes. Le Père Bessieux fonde en 1845 la Mission Sainte Marie et tente de concurrencer ses rivaux protestants américains déjà installés à Baraka.

De 1844 à 1883, Bigeard, Bouët-Willaumez, Chaillu ou Savorgnan de Brazza rivalisent de courage pour pénétrer à l’intérieur des terres.Ils en profitent pour s’accaparer en toute bonne conscience ces territoires « vierges » et y planter l’étendard français. En 1884, la colonie du Congo est officiellement établie et le pillage peut alors continuer en toute légalité.

Avec la conférence de Berlin en 1906, les européens s’entendent sur le partage de l’Afrique en définissant les frontières sans tenir compte du relief, du régime des eaux des fleuves, encore moins des ethnies. Ce découpage arbitraire ne facilite pas l’harmonie dans les colonies et de larges territoires passent de mains en mains suivant les jeux d’alliance et de traités entre l’Allemagne, la France, l’Angleterre, la Hollande et l’Espagne. Les grandes compagnies de ces différents pays agissent en petits dictateurs, réquisitionnant les villageois, s’accaparant les richesses sous la menace de milices armées, imposant des conditions de travail inhumaines aux populations autochtones. Les soulèvements se multiplient et la répression s’intensifie.

L’entre-deux-guerres voit naître une génération d’hommes qui luttent pour une organisation politique et sociale plus juste. Le Mouvement Nationaliste Africain, né aux Antilles en 1900 gagne l’Afrique et en 1919, se crée à Libreville une sous section de la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen comprenant l’intelligentsia de l’époque : Jean-Baptiste Ndendé, Antoine M’Ba, Ignace Békalé, N’Tumune Ossame, Maurice N’Gome Obiang, Victor Obame Otsagne, Paulin N’Dingo, Martin Tambani Issembe et Léon M’Ba. En 1946, chaque territoire de l’Afrique Équatoriale Française se voit dotée d’un député à l’Assemblée Nationale Française. En 1956, Houphouët-Boigny et Gaston Deferre mettent au point la loi-cadre qui introduit la notion d’autonomie interne de chaque territoire.

En 1958, le Général De Gaulle crée la Communauté Française qui autorise la création d’État autonome dans les colonies et la République Gabonaise est proclamée le 29 novembre 1958. Léon M’Ba est nommé Premier Ministre le 19 février 1959. Le 17 août 1960, l’Indépendance est proclamée et le 20 novembre, le Gabon est admis à siéger à l’ONU. Élu Président de la République Gabonaise le 12 février 1961, Léon M’Ba le restera jusqu’à sa mort en 1967.

Ministre délégué puis responsable de la Défense Nationale et de la Coordination, Albert-Bernard Bongo devient rapidement un conseiller très écouté par le Président Léon M’Ba. En 1966, il devient Vice-Président. Au décès de Léon M’Ba, en 1967, il devient logiquement le second Président de la jeune République Gabonaise et fonde le Parti Démocratique Gabonais qui restera parti unique jusqu’en 1991. Le Président Bongo, devenu entre temps El Hadj Omar Bongo suite à sa conversion à l’islam, sera réélu en 1973, 1979, 1986, 1993 et 1998.

Dans un discours prononcé le 1er janvier 1968, le nouveau Président annonce sa volonté de poursuivre l’oeuvre de son prédécesseur tout en soulignant la nécessité d’insuffler au pays un esprit nouveau qu’il symbolise par le mot de « Rénovation » qui deviendra un leitmotiv dans ses discours et sa politique. En mars 1991, une nouvelle constitution est adoptée qui instaure le multipartisme. Les élections législatives de 1993 aboutissent à la mise en place d’une assemblée Nationale composée de 8 partis. Le PDG obtient à lui seul la majorité absolue de 75 sièges sur 120. Le Président Omar Bongo sera réélu en 1993 et 1998.

Grandes dates
1839 Signature d'un traité entre les Français et le souverain Mpongwé

1844 Création d'un poste militaire dans l'estuaire du Gabon par les Français.

1849 Création de la ville de Libreville (capitale actuelle) par les esclaves.

1875 à 1885 Exploration du fleuve Ogooué par Pierre Savorgnan de Brazza.

1886 Le Gabon devient un territoire de l'Empire colonial français.

1899 Le Gabon est rattaché au Congo français, Libreville demeurant la capitale du territoire ainsi étendu.

1904 Libreville perd ce statut au profit de Brazzaville.

1910 Le Gabon devient une colonie de l'Afrique-Équatoriale Française (A.E.F.).

1933 Léon MBA est exilé en Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine).

1941 Le Gabon est acquis à la France libre à l'issue d'affrontements meurtriers entre colons vichystes et gaullistes.

1946 Le Gabon devient territoire français d'outre-mer, et récupère la région du Haut-Ogoué.

1958 Léon MBA devient le Premier ministre de la République autonome du Gabon.

17 août 1960 Proclamation de l'indépendance du Gabon.

1961 Léon MBA, élu président du nouvel État.

1964 Léon MBA est renversé par un coup d'État militaire, puis rétabli au pouvoir.

1967 Décès de Léon MBA. Son vice-président, Omar BONGO ONDIMBA, lui succède

                  
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T
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