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16 juin 2013

Le Magicien et la calebasse d'eau !

Un jeune homme, du nom de Moudounga, accompagné de sa famille, se rendait de son village à un autre village assez éloigné, pour demander en mariage l'une des filles du chef.

Outre les marchandises destinées au versement de la dot, la caravane apportait aussi des provisions de voyage et des calebasses d'eau.

En cours de route, ils rencontrèrent un pauvre homme, mal vétu, exténué de fatigue et mourant de soif.

- "De grace ! supplia-t-il, donnez-moi à boire."

Ils firent halte un moment et lui offrirent une calebasse d'eau.

L'étranger les remercia avec effusion. puis ils se remirnt en route et arrivèrent enfin chez le chef auquel ils allaient rendre visite.

Après le salut d'arrivée et les visiteurs s'étant assis, l'un d'eux exposa le motif de leur visite.

- "c'est très bien, répondit le chef. Mais Mondonga n'est pas seul à demander la main de ma fille. Nous attendons un autre jeune homme, nommé Mapangou. Il doit être déjà en chemin et ne tardera pas à arriver. La décision dépendra alors de la jeune fille elle-même..."

Les deux prétendants également jeunes, avaient tous deux une belle prestance. Le nombre des brebis, des chèvres et des marchandises diverses qu'ils avaient amenées avec eux pour la dot était sensiblement égal.

On appela donc la jeune fille pour indiquer celui à qui allaient ses préference. Après un instant d'hésitation, elle se prononça pour Moudounga.

Devant ce choix fait en toute liberté, on n'eut qu'à s'incliner. On régla donc le montant de la dot à verser et la séance fut levée.

Comme de coutume, il y eut de grandes réjouissances et une copieuse ripaille. Quelques cadeaux furent aussi échangés de part et d'autre, puis vint le moment des adieux. La jeune fille reçut la bénédiction de ses parents... et la caravane s'ébranla.

Durant ce temps, Mapangou, le prétendant évincé et sa famille, avaient déjà évacué les lieux, non sans quelque rancoeur. Au lieu de regagner directement le village d'où ils étaient venus, ils complotèrent l'enlèvement de la nouvelle mariée et allèrent s'embusquer aux abords du sentier où devait passer le cortège nuptial.

Moudounga et sa famille, ne soupçonnant aucun danger, s'en revenaient tranquillement avec la jeune fille, en devisant et en chantant, lorsque tout à coup ils virent surgir de la forêt une troupe de gens vociférant et brandissant des sagaies, des matchettes et des gourdins, qui leur barrèrent le passage.

- " halte là ! criaient ces énergumènes, donnez-nous la nouvelle mariée ou nous l'enlèverons de force !"

Après avoir palabré quelques instants, les deux troupes adversaires allaient en venir aux mains dans une furieuse bagarre, quand apparut à l'improviste un personnage inconnu, dont l'attirail semblait dénoter un vieux sorcier.

A sa vue, un grand silence régna des deux côtés. Alors le mystérieux personnage mis au courant de l'affaire, la trancha sur-le-champ par un blâme bien mérité à l'adresse de la famille de Mapangou et de ses chaleureuses félicitations à celles de moudounga.

En fin de compte, le Magicien ouvrit son sac magique et, usant de son pouvoir extraordinaire, y enferma Moudounga et ses gens, pendant qu'il accablait Mapangou et les siens sous un monceau de grosses pierres...

En quittant ces lieux, il se fit connaître à ses protégés: "comment ! vous ne me reconnaissez plus ! c'est à moi que vous avez donné une calebasse d'eau à boire, lorsque je souffrais de la soif. Vous voyez que le service que vous m'avez rendu n'a pas été perdu.

Je vous engage donc maintenant à abandonner votre village pour venir demeurer avec moi."

Et ainsi fut fait.

 

(Conte gabonais)

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Commentaires
M
Comment une fille peut il donner rendez vous a deux prétendants à la fois?<br /> <br /> Ce vieil homme,sachant le pouvoir qu'il possédait, s'est fait malheureux pour éprouver Moundounga et les siens.<br /> <br /> Comme quoi,l'habit ne fait pas le moine. Il ne faut jamais négliger les personnes que nous croisons et qui nous demandent le plus souvent l'aumone.
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